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Management: quatre critiques que vous devez assumer !

Débordé, brouillon, indécis, directif… Les reproches vous visant sont fondés. Mais la pilule est amère. Ne vous braquez pas ! Profitez de ces remarques pour rectifier le tir. En plus, vous en apprendrez sur vous. Les conseils de Edouard Dubruel, directeur associé du cabinet CAA.

Le regard réprobateur des autres sur soi n’est pas agréable mais il n’est pas non plus forcément hostile. Même maladroit ou un peu agressif, il incite à progresser. Car il provient à 90% d’une interprétation, d’un ressenti et non pas d’une appréciation sur des compétences réelles ou comportements avérés. Le manager a ses inclinations personnelles, une flexibilité plus ou moins forte, un esprit plus ou moins intuitif, plus ou moins synthétique…, mais il peut s’améliorer s’il sait écouter.

Critique n°1 : Votre manque de confiance en l’autre

Le grief. « J’ai l’impression que tu contrôles tout ce que je fais. » Certes, vous savez déléguer, mais vous relisez systématiquement le travail de vos collaborateurs ou de vos pairs. De telles réflexions sont salutaires, car vous prenez conscience qu’il y a un hic: la remarque doit être un point de vigilance pour vous.

>> Recevez-la sans agressivité. « Je te remercie de ta franchise. » Repérez si ça se répète avec d’autres dans l’équipe ou ailleurs. Une moue, un soupir sont significatifs. Faites de l’introspection dans votre passé, ça s’est sûrement déjà produit. Oui ? Alors c’est que vous abusez.

L’action. Réguler la relation. 1/ Se montrer clairvoyant sur la situation. « Peut-être que sur certains dossiers, avec toi (vous), j’interviens trop a posteriori  » 2/ Convenir ensemble de modes de reporting plus souples, plus ciblés 3/ Expliquer le pourquoi du contrôle : « Je ne peux rien laisser passer durant un mois, l’enjeu est trop important ». Et rester bienveillant.

Critique n°2 : Votre manque de temps

Le grief. « Tu me laisses en roue libre », « Tu es toujours pressé, on ne peut pas discuter au fond des choses ». Même si les reproches vous semblent injustifiés, c’est ce que l’autre ressent de vous. Il faut en tenir compte.

>> Evitez de répliquer avec un « mais non, c’est faux… » Ecoutez et questionnez. « Tu t’appuies sur quoi pour dire ça ? »… « Où ? « , « Quand ?  » « Comment ? ». Il s’agit de creuser pour savoir ce qui se cache derrière : une fragilité, un manque de reconnaissance, une difficulté etc.

L’action. Rassurer. 1/ Verbaliser son état d’esprit. « Je suis heureux que tu m’aies dit cela… c’est essentiel pour moi de t’encourager à… » 2/Conforter. » Je sais que tu es à la hauteur, mais je ne te le dis pas assez.  » 3/ Partir sur de nouvelles bases. « Qu’attends-tu de moi ? », « De quoi as-tu besoin ? », « Qu’est-ce qui te redonnerait confiance ? ». S’il y a un malentendu vous le lèverez. Sinon, il faut épauler son n-1 de près, durant un temps en tous cas.

Critique n°3 : Votre manque d’organisation

Le grief. « Tes réunions, c’est fouillis ! Tu ne les prépares pas ? ». Vous adorez improviser sans projeter 40 slides pour appuyer une démonstration. Mais ce collègue qui vous admoneste ainsi a ses raisons.

>> Là encore, le questionnement vous aidera à démêler ce qui relève de l’objectif (impréparation) et du subjectif (perception sur vous). Exemple : « Qu’est-ce qui t’a fait défaut ? », « Ce n’était pas préparé sur quoi ? », « Qu’aimerais-tu que je corrige ? »… Il devrait vous répondre ordre du jour, timing, visuels, débit de parole, décisions etc. Avec peut-être un brin de jalousie derrière les mots.

L’action. Changer… en partie. 1/ Se discipliner à faire mieux, ce qui fera gagner du temps à tout le monde. 2/ Exiger des vos pairs qu’ils soient aussi efficients que vous dans le domaine critiqué. 3/ Garder les qualités de ses défauts apparents (la fantaisie…)

Critique n°4 : Votre manque de professionnalisme

Le grief. « C’est incroyable, tu n’as posé aucune question précise au candidat pour qu’il nous prouve son expertise en conduite de projet ! ». Alpagué par votre pair qui menait avec vous l’entretien de recrutement, vous êtes affecté par cette invective. D’autant plus que c’est un écart de sensibilité qui vous divise. Ce qui vous intéresse vous, c’est la personne. Et vous avez trouvé ce candidat enthousiaste, curieux, lucide sur les limites de ses expériences passées. Son entregent laisse présager d’une bonne intégration à l’équipe. Et son humour correspond à l’ADN de l’entreprise.

>> Assumez ; votre co-recruteur ne vous en respectera que davantage.

L’action : rester soi-même. 1/Dire à son collègue qu’il a raison : les garanties et références doivent être jaugées. Et ça il le fait bien. 2/Revendiquer que vous, vous préférez évaluer les qualités qui confirmeront que la postulant pourra s’épanouir et être performant chez vous. 3/ Insister sur votre complémentarité.