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Soyez attentif à la façon dont vous quittez le recruteur. C’est déterminant pour la suite donnée à l’entretien.

 

Face à un recruteur, la dernière impression est tout aussi capitale que la première. Rater sa sortie peut écorner sérieusement une prestation, voire la ruiner. Conseils pour prendre congé avec élégance et sincérité.
La dernière impression est un phénomène connu des scientifiques qui le nomment « effet recense ». Il s’agit d’une réaction instantanée du cerveau, précédant toute argumentation logique, raisonnée, objective. L’organe cérébral retient principalement les premiers instants d’une rencontre ou d’un événement (« effet de primauté »), ou les derniers instants (« recense »), parce que ceux-ci sont plus récents dans notre mémoire. Ces évaluations instinctives, déterminent pourtant la prise de décision finale.

« Les 30 dernières secondes, c’est le goût sucré qui clôt le repas et qui confirme les qualités du chef! », Or les candidats, qui ont appris à paraître à leur avantage dès leur arrivée dans le bureau d’un recruteur, négligent d’être tout aussi impeccables au moment de partir. « Il s’agit donc, d’avoir conscience que l’interaction sociale, elle, se poursuit avec le consultant, le DRH, et les salariés croisés en chemin, jusqu’à la porte de l’entreprise. Voire au-delà », Gare alors au relâchement.
1. Demander un avis « à chaud »
« Une fois l’échange conclu, inutile de revenir sur l’entretien par des questions pointues, ce serait mal perçu » . Exemples: « A quel rythme renouvelez-vous votre panel de fournisseurs ? », « Quel est le mode de calcul de l’intéressement ? » En revanche, juste avant l’au-revoir, n’hésitez pas à interroger les recruteurs sur votre performance. « Qu’avez-vous pensé de ma candidature? De mon CV ? », « Quels conseils me donneriez-vous pour…? ».
« L’individu montre ainsi qu’il est déjà dans la prochaine étape, prêt à s’améliorer, Pour moi, un tel candidat fait preuve d’une véritable ouverture d’esprit et d’une capacité d’écoute ; il a du potentiel ».
2. Rester pétillant(e) et aborder des « banalités »
Pas question de se sauver après les salutations d’usage. On pensera que vous vivez ce départ comme une libération. Quand le recruteur annonce « je vous raccompagne », prenez le temps. Il est détendu et vous aussi.
« Le moment est idéal pour dévoiler une autre facette de sa personnalité. Il suffit de s’appuyer sur des éléments de l’environnement pour changer de registre, évoquer des sujets légers ».
Vous pouvez rebondir sur des détails repérés dans le bureau: une photo, un album, un trophée. « Je vois que vous êtes un passionné de montagne (de Tintin, du Japon, de voile, etc.) ». Exprimez vos sensations. « J’ai fait le tour du bâtiment, c’est lumineux, ce doit être agréable… »
« Il est malin aussi de poser une ou deux questions d’ordre pratique. Le candidat se projette ainsi dans l’entreprise, il est dans l’après.
C’est positif ! ». Exemples: « Que me conseillez-vous comme transport? », « Comment est le restaurant d’entreprise? », « Existe-t-il un café sympa dans le quartier? »
3. Remercier d’avoir été reçu(e)
Cette formule de politesse -parfois oubliée- doit accompagner une poignée de main énergique, un sourire authentique, un regard franc et direct. « Une telle posture
authentifie l’entretien, parce que l’individu est en cohérence avec ce qu’il a montré auparavant ». Puis manifestez votre gratitude, avec sincérité, en signalant que vous
restez disponible pour toute précision utile. Exemple : « J’ai été ravi de cet échange (et non pas « j’ai été ravi de faire votre connaissance » qui sonne faux) et je vous remercie de vos conseils. Comme convenu, j’aurais grand plaisir à avoir de vos nouvelles d’ici une semaine ». Bannissez le ton trop familier, « Bonne journée ! », « A la prochaine ! ».
Puis envoyez un mail flash le lendemain, pour remercier à nouveau et confirmer votre intérêt pour le poste. Un geste rare -10% seulement des postulants s’y plient- et fort apprécié !
4. Eviter de débriefer ses amis, sur le palier
« J’étais mal à l’aise lorsque j’ai vu la candidate que je venais de quitter, appeler sur le palier, à deux pas de mon bureau, pour caler ses rendez-vous, raconte un recruteur. J’estimais qu’elle n’était pas chez elle.
 » Dans la salle d’attente, lieu dédié, on tolère ce fait, mais après l’entretien, cela ne se comprend plus. Patientez 5 à 10 minutes, afin d’être hors-champ de vision et d’ouïe
« Dans le couloir, c’est encore de l’entretien . Certes, la situation est moins formelle, mais le candidat doit réaliser qu’il continue de se vendre. J’ai vu des gens se précipiter sur leur smartphone pour débriefer leurs copains sur une entrevue, comme s’ils sortaient d’une séance de torture. » Pas top ! D’autres s’empressent de dégrafer leur cravate (ou haut de chemisier).
Pire, voici un petite anecdote, d’un jeune manager qui avait été proposé pour un poste de directeur à un gros client. Le DRH qui le reçut, prêt à l’inscrire dans sa short list, fit volte-face.
Le motif : le manager l’avait dénigré lui, son staff et l’entreprise, au cours d’une conversation téléphonique privée mais enflammée, alors qu’il stationnait à côté de sa voiture sur le parking de la société. L’assistante du DRH était en train de s’y ranger, elle avait tout entendu. Irrattrapable!