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1. Soyez opérationnel dès votre arrivée
S’installer dans un environnement inconnu est difficile pour beaucoup de nouvelles recrues. Ce stress est même parfois synonyme d’angoisses. D?autant plus que, dans nombre d’entreprises, on ne laisse pas le temps au nouveau venu de prendre ses marques. On lui demande d’être « opérationnel » dès son arrivée. Pour mettre toutes les chances de votre côté, « une mise au point avec le supérieur pour connaître ses attentes par rapport à votre travail et de définir d’emblée quelles sont les priorités ». Cet entretien permet de savoir et de comprendre exactement ce que l’on attend de vous et donc d’éviter d’aller droit dans le mur. La capacité du salarié à se consacrer à l’essentiel sera jaugée pendant sa période d’essai. Avoir une vision claire des priorités de la fonction est indispensable pour convaincre.
Il est important de se le rappeler en permanence : la hiérarchie est là pour guider le salarié. C’est une alliée qui n’a aucun intérêt à une période d’essai ratée. En clair, il ne faut surtout pas hésiter à aller vers son chef de service même si on a l’impression qu’il n’est jamais disponible. Une bonne communication est indispensable pour réussir sa période d’essai. « Mettre de la distance avec sa hiérarchie ou poser des questions aux collègues plutôt qu’au supérieur sont des bonnes façons de louper complètement sa prise de fonction ».
2. Décryptez la culture de l’entreprise
Dès le premier jour, un challenge s’ouvre à vous. Vous devez fournir un investissement personnel à tous les niveaux : « C’est une période propice pour démontrer ce qu’on est capable de faire. Mais il convient aussi de mettre à profit sa période d’essai pour s’imprégner de la culture de l’entreprise » Savoir décrypter la culture de l’entreprise est une bonne manière de s’intégrer. Tout est dans l’observation : « Surtout, ne pas aller à contre-courant de la culture de l’entreprise, sinon on vous reprochera de ne pas vous adapter ».
C’est en observant le comportement des autres salariés que l’on sait où sont les limites, notamment pour le rythme de travail (pauses-café ou cigarette, horaires?). Si les collègues prennent dix minutes pour se détendre toutes les deux heures, vous comprendrez vite que vous avez aussi la liberté. En revanche, si ce n’est pas dans la culture de l’entreprise, mieux vaut éviter ces pauses. Pas la peine de se faire remarquer avec des allers et venues ! Mieux vaut donc se caler sur le rythme des autres et éviter de se différencier. Tout dépend aussi du poste que vous tenez : il est rare de voir des directeurs ou cadres sup prendre de longues pauses pour se détendre.
« Repérer les autres rites est important : être là pour les pots, les déjeuners? « L’adhésion aux valeurs de l’entreprise passe aussi par l’aspect comportemental (vouvoiement ou pas?) et vestimentaire. Ne soyez pas le seul à porter une cravate, ni l’inverse ! Evidemment, les absences et les retards sont à éviter », rappelle Marie-Laure Palenne. Et sachez poser des questions si vous avez un doute sur une quelconque règle ou procédure interne.
3. Un seul mot d’ordre : communiquez !
On attend souvent avec impatience l’arrivée d’un nouveau salarié dans une entreprise, mais autant savoir que votre embauche ne fait pas forcément l’unanimité. Si vous êtes nommé à un poste stratégique ou nouvellement créé, vous risquez d’être confronté à des jaloux ou à des opposants. Plus simplement, votre supérieur peut vous confier de nombreuses tâches en même temps, afin de savoir jusqu?où il peut aller en vous confiant des responsabilités. Ou simplement car il vous délègue son surcroît de travail. « Le collaborateur doit pouvoir démontrer sa capacité à être autonome dans les tâches qui lui sont confiées ainsi que l’enthousiasme et l’intérêt qu’il a pour ses nouvelles fonctions ».
Montrer qu’on est heureux de travailler dans une entreprise est très important pour se faire une place. Il est important de ne pas hésiter à le dire. « Le silencieux qui ne dit jamais rien, même quand il est content, est à bannir. Il faut parler, poser des questions, montrer qu’on est intéressé par sa mission. Nouer le dialogue est une clé pour réussir sa période d’essai » En clair, un nouveau salarié se met en danger s’il ne communique pas d’emblée. Encore faut-il le faire avec les bonnes personnes. Or, pour cela, il faut les identifier ! « partir à la découverte de chaque collaborateur. La prise de contact avec l’équipe doit être rapide et efficace ». Comprendre la fonction de chaque collègue dès qu’on arrive n’est pas évident mais très utile pour le bon déroulement de la prise de poste.
4. Apprenez à gérer votre temps
La gestion du temps est un facteur clé de la période d’essai. « il est nécessaire de conserver du temps pour rencontrer les gens, pour les réunions et surtout pour gérer les imprévus. L?entreprise est dans la réactivité : elle attend d’un employé qu’il garde une quote-part de son temps à cette fin ». Si vous ne gérez que vos priorités, la hiérarchie pourrait interpréter cela comme un manque de souplesse et d’adaptation. Tout est une question d’organisation. L?entreprise attend de vous que « vous puissiez conjuguer une vision de moyen terme avec une prise de décision à court terme »
Le hic, car il existe un hic, est qu’il est bien difficile de gérer son temps quand on débarque dans un univers nouveau pour faire des choses nouvelles ! Si vous dépassez un délai, mieux vaut avertir au plus tôt votre supérieur. Ne craignez pas sa réaction. Au contraire, cela mettra en avant votre capacité à anticiper. Mais surtout, n’annoncez pas des délais que vous ne pourriez pas tenir. D?ailleurs, si vous demandez aux autres collaborateurs d’être souples par rapport aux délais, soyez-le aussi. Ne vous opposez pas au changement de programme, soyez souple comme eux !
Concernant les horaires de travail, on doit vous en parler dès le premier jour, voire avant. Mais si vous estimez que l’on vous exploite, pas de panique. Une fois de plus : observez ! Etes-vous le seul à qui l’on demande de travailler tard ou de venir le samedi à l’aube? Là encore, les pratiques de l’entreprise sont à analyser. Si vos heures supplémentaires vous paraissent excessives, posez des questions sur leurs conditions : rémunération, récupération ? Surtout, ne restez pas dans le doute. En interrogeant vos supérieurs, vous montrez ainsi que vous êtes attentif à vos droits.
Mais attention, la période d’essai est une période de rodage où tout prend plus de temps. « Donner de soi en dépassant ses horaires est normal si cela est nécessaire », Gare toutefois à ne pas faire passer ses heures supplémentaires pour un manque d’organisation. Rester jusqu?à 21heures au bureau peut vous faire passer pour une personne qui ne gère pas bien son temps. Observez les horaires de vos collaborateurs et la façon dont ils s’organisent. Cela pourrait vous donner des idées pour mieux encadrer votre travail.
5. Sortez du schéma prof – élève
Les jeunes diplômés qui débarquent pour un premier emploi ont une qualité particulière : « ils ont soif d’infos et ils n’ont pas forcément l’arrogance que l’on peut trouver chez un cadre confirmé, Ils apprennent notamment à se « planter ». » Et les entreprises savent très bien qu’ils sont moins opérationnels que des salariés confirmés, mais ce n’est pas une raison pour se laisser aller et espérer se faire pardonner toutes ses erreurs de débutant.
La faute à éviter, quand on est un jeune diplômé, est de se refermer sur soi-même par manque d’assurance. « Avoir du mal à se sentir légitime à son poste est un moyen de louper sa période d’essai », La susceptibilité est également plus perceptible chez les jeunes, qui n’ont pas forcément l’habitude des remarques à caractère négatif. Mais, au contraire, il faut savoir prendre ces remarques avec intérêt en allant même les chercher. « Le jeune doit être conscient qu’il est là dans une forme d’apprentissage et que c’est une réelle chance de tomber sur quelqu?un qui dit les choses en face », Plus la période d’essai est courte et plus il faut pouvoir être réactif très rapidement puisque, tout en étant novice, il faut rassurer sa hiérarchie. Tisser un lien privilégié avec son supérieur peut vous permettre de bénéficier de ses encouragements et tout autant de ses critiques qui, faut-il le rappeler, ne peuvent que vous faire progresser.
Une erreur serait cependant de trop assimiler son responsable à un professeur. Faites des propositions si vous en avez, votre supérieur vous considérera comme un collaborateur qui sait prendre des initiatives. Soyez curieux, attentif et très ouvert ! « Un jeune diplômé doit se faire connaître dans l’entreprise et partir à la rencontre des gens. Il doit être ouvert à 360 degrés. Un des critères de la réussite est de savoir communiquer », Soyez humble et évitez d’avoir l’air trop prétentieux, même si vous sortez d’une grande école. Montrez que vous pouvez vous investir sans compter. » pouvoir compenser son inexpérience par son énergie » est un des critères qui fait la différence chez les jeunes diplômés.