Chute du chiffre d’affaires, projets en retard, départs en cascade, informations contradictoires… L’équipe est au bord de la crise de nerfs. Comment apaiser le climat, canaliser les frustrations et déminer les conflits?
Dans un contexte tendu, le manager doit avant tout rester cool pour ne pas paniquer ses collaborateurs. Pas facile, mais nécessaire. Sans être le GO (gentil organisateur) du service, il a intérêt à mettre de l’eau dans le vin de ses exigences – de façon ponctuelle – afin de créer des liens et de faciliter le partage au sein de l’équipe. Une politique de décrispation qui passe par une meilleure communication, rires compris ! Neuf leviers utiles à actionner.
1. Déléguer plus, contrôler moins
Relâchez la pression ! Il s’agit de responsabiliser vos collaborateurs avec deux maîtres-mots: autonomie et flexibilité. Confiez-leur des tâches inhabituelles et valorisantes, une présentation destinée au boss, une négociation délicate avec un fournisseur. Inutile ensuite d’être sur leur dos toutes les 5 minutes sur le mode « tu en es où ? ». Mieux, acceptez de mini-entorses aux règles de procédure, si contraignantes. L’équipe est efficace, qu’elle rende son rapport plus tard que le sacro-saint jeudi, quelle importance ?
2. Faire taire les rabat-joie
Il s’agit de les repérer vite, car ils démoraliseraient une armée de gais lurons. Quatre techniques marchent bien pour les neutraliser. 1/ Les laisser débiter leurs propos négatifs jusqu’à ce que l’équipe, excédée, leur coupe la parole. 2/ Manier l’ironie : « Certes, ça va tellement mal qu’on peut tous plier bagage dès ce soir » 3/ Les pousser dans leurs retranchements. « Alors globalement, on ne fait rien ? ». 4/ Les écarter provisoirement des réunions.
3. Informer davantage et souvent
Augmentez le volume et le rythme de vos prises de parole sur tout ce qui touche à l’activité de votre entité et au quotidien de l’équipe : les offres commerciales, les priorités du moment, les budgets alloués, etc. Ne rien dire, contribuera à alimenter les rumeurs les plus folles. Soyez transparent le plus possible, en restant prudent sur l’annonce des virages stratégiques envisagés. Vous gagnerez en crédibilité et vous dépassionnerez les discussions.
4. Laisser sa porte grande ouverte
En phase critique ou d’incertitude, vos collaborateurs doivent sentir qu’ils peuvent vous interroger, raconter leurs soucis, demander un conseil sans avoir l’impression de déranger. N’hésitez pas à le dire en réunion : « Ma porte est ouverte ». Oubliez temporairement vos « bulles » de tranquillité. Montrez-vous disponible dans les couloirs, à la cafétéria… Vous éviterez bien des clash sur le plateau.
5. Autoriser le « squat » de bureaux vides
Ceux (dont vous) qui ont des bureaux bien cloisonnés ne sont pas toujours là. Soyez malin. Elaborez des plannings d’absence avec les intéressés afin de faire profiter de ces lieux privilégiés les salariés qui souffrent du brouhaha de l’open space. Ils s’isoleront pour une durée de deux heures – le temps du rendez-vous du partant – à une demi-journée si les titulaires du lieu sont en RTT ou en congés. L’essentiel est d’organiser des rotations intelligentes sans faire de jaloux. Itou avec les salles de réunion.
6. Fêter la moindre avancée
N’attendez pas la signature d’un contrat ou l’aboutissement d’un dossier pour souligner les succès. Prenez prétexte de petites victoires d’étape pour dire « bravo », « merci » et mettre à l’honneur les acteurs. Faites un petit speech en public, cela aura plus d’impact. Autour d’un verre ou de croissants par exemple.
7. Jouer de l’effet « madeleine de Proust »
Offrez des fraises Tagada, des oursons… Ces bonbons, intergénérationnels, auront le délicieux goût de l’enfance et connecteront chez vos interlocuteurs des souvenirs drôles ou heureux. Variante: des goûters surprise de 10 minutes ou toute autre rupture plaisir en période de rush.
8. Pratiquer l’humour-citations
« Les cons ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît! ». Reprendre ces mots d’Audiard, mis en bouche par Lino Ventura dans les Tontons flingueurs, devrait dérider ce chef de vente qui a loupé un appel d’offres face à des acheteurs butés. L’idée est de dédramatiser le sujet grâce à des phrases cultes, puisées dans des références communes à tous. Moins risqué qu’un calembour improvisé qui peut être mal reçu.
9. Instaurer 1 heure de déconnection
Une fois par semaine, accordez-vous avec vos collaborateurs, sur un moment de la journée sans courriel, ni téléphone. Les plus accros s’apercevront que le monde continue de tourner. Ils réapprendront à échanger avec leurs voisins. Et chacun réalisera qu’il peut boucler une tâche en 45 minutes sans stress.