Certes, un chef n’est pas là pour être aimé. Mais pour que l’équipe fonctionne, il doit être apprécié. Difficile lorsque la crise est là. Les recommandations de Laurent Tylski, coach de dirigeants chez Acteo Consulting, pour (re)gagner l’estime de ses troupes, sans démagogie.
Le manager qui subit une pression d’enfer en ces temps difficiles en arrive parfois à oublier les formes et à agir en solo. Pire, alors qu’il doit travailler avec une nouvelle équipe, il a tendance à dénigrer tout ce qui a été fait avant lui. S’installe alors un vrai malaise. 7 attitudes à adopter pour renverser la vapeur.
1. Sortir de sa tour d’ivoire
Proscrivez les formules du type, « je n’ai pas le temps », « je suis speed ». A la longue, vouloir tout faire tout seul vous coupe de la base. C’est de cette façon que le directeur grands projets d’une société de BTP s’est fait « black lister » par ses 70 coéquipiers. Sa vision stratégique était excellente, mais rejeté par ses troupes, il a été licencié. Pratiquez plutôt le « management by wandering around » en vous baladant dans les bureaux et les couloirs pour serrer les mains, dire bonjour.
2. Personnaliser la relation à chacun
Il s’agit d’avoir au fil de l’eau de petites attentions envers vos collaborateurs. Intéressez-vous à leur vie hors travail et souvenez-vous de ces informations informelles. Ecoutez, interrogez. Quel est le job du conjoint? Quel sont les prénoms des enfants? Où partent-ils en vacances ? etc. S’il le faut, rédigez un pense-bête sur tous ces points pour chacun d’eux. Grâce à celui-ci vous aurez ensuite l’à-propos de fêter son anniversaire à Luc mais aussi de lui glisser des mots gentils sur sa fille qui bûche son examen ou sur la santé de sa mère que vous savez malade. Vous considérez alors l’autre dans toute sa dimension humaine.
3. Développer son empathie
En toute occasion, prenez en compte ce que dit votre interlocuteur. Lorsqu’il est assis devant vous, soyez disponible à 100% et lâchez mails et téléphone. Inutile de décrocher le combiné pour répondre « Je suis en réunion », ça ne rime à rien. Sachez aussi vous montrer serviable. Aider Marie à porter un carton ou apporter un café à Jules en plein rush, vous fera illico descendre de votre piédestal. En plus, si vous restez positif, ce sera un sacré bonus. Quitte à enjoliver un peu : « Je suis content, vous avez trouvé une idée originale à laquelle je n’avais pas pensé ».
4. Mettre en branle ses alliés
Appuyez-vous sur vos coéquipiers engagés et loyaux. En général, ils sont faciles à repérer. Bons soldats, ils ne critiquent jamais. Ils s’enthousiasment sur tout, prêts à passer à l’action contre vents et marées. Impliquez-les en réunion, en les interrogeant: « que feriez-vous [à ma place] ? ». Ils voleront à votre secours. Ce sont eux aussi qui porteront une parole qui vous est favorable auprès des hésitants ou des râleurs. Ce qui suffit parfois à retourner une situation délicate.
5. Défendre son équipe
Si vous êtes du genre prudent, vous allez devoir vous bousculer. Dans les moments durs, le manager qui fait preuve de courage regagne vite des points d’estime dans les rangs. En haut lieu, valorisez le travail collectif. Cela ne convient pas ? Répliquez : « Ok, je récupère la copie ! Je refais « . Il y a une erreur dans le dossier ? Acceptez l’idée d’être coresponsable. » Je le prends pour moi, mon contrôle n’a pas été satisfaisant! ». N’hésitez pas non plus à monter au créneau pour négocier des moyens et des délais, quelle que soit l’issue, ça se saura.
6. Capitaliser sur ses résultats
Vous chamboulez les méthodes, vous hissez votre niveau d’exigence pour atteindre les objectifs fixés par la direction… Ca ne va pas forcément plaire à tout le monde. Ne baissez pas les bras ! Les chefs qui tiennent bon et obtiennent au final de belles performances de leur service, créent un sentiment de fierté. Du coup ils engrangent respect et crédibilité.
7. Faire un coup mémorable
Ce doit être exceptionnel, mais ce peut-être salutaire. Ce directeur dans la filiale lilloise d’une société de conseil devait aller au siège à Paris pour présenter les projets finalisés par son entité. Ses quatre collaborateurs doutaient de lui. Plutôt que d’exposer lui-même le travail des quatre, il a décidé de les emmener avec lui pour que chacun puisse expliquer ses réalisations devant le Codir. Ce fût un tour de force pour obtenir l’autorisation du PDG. Mais le jour « J », tout le monde a pris le TGV à 8h, a pris la lumière devant les dirigeants et partagé leur déjeuner avant de repartir dans le Nord. Le manager a ainsi noué des liens durables et il a gagné en popularité.