Le
Savoir s’approcher de l’autre, se comprendre, se respecter ne sont pas des leçons emblématiques de notre époque. Des figures illustres ont, au travers de l’Histoire, exprimé l’importance d’œuvrer à plusieurs en bonne intelligence. Au travers de sentences courtes et évocatrices, ils livrent un concentré d’expériences qui nous éclaire encore aujourd’hui.
1. « La première qualité d’un prince est de connaitre ses sujets »,
Il s’agit de considérer l’équipe non pas dans sa globalité mais dans ses différentes composantes. Le manager ne peut se limiter à la seule efficacité collective. Il risquerait de verser dans la technocratie en gommant l’humanité de chaque collaborateur, unique, qui ne peut se résumer à sa participation au chiffre d’affaires. Le n+1 doit s’intéresser réellement à la personne. Car connaître ne veut pas dire côtoyer mais être curieux des envies, des émotions, des inquiétudes, des difficultés et des besoins de l’autre.
Comment l’appliquer? Réservez sur votre agenda un quart d’heure par jour afin d’écouter les gens de façon informelle, hors de toute pression des résultats.
2. « C’est n’être bon à rien de n’être bon qu’à soi », Voltaire
Le philosophe dénonce l’égoïsme et le repli sur soi qui est stérile. J’ajouterai le narcissisme, terme inconnu au siècle des Lumières, si répandu et exploité aujourd’hui par le marketing et flatté par les réseaux sociaux. Cette sentence c’est pour moi l’anti-selfie. En faisant cavalier seul, on ne travaille pas pour plus grand que soi, on se coupe des autres. Dès lors il n’y a plus de respect, de partage, de compréhension et de tolérance. Pourtant de la connexion et de la confrontation naissent de beaux projets.
Comment l’appliquer? Participez à des groupes de travail transverses pour vous frotter à la diversité et apprendre à jouer collectif.
3. « Si c’est la raison qui fait l’homme, c’est le sentiment qui le conduit », Jean-Jacques Rousseau
La raison c’est la tête qui analyse, décide, agit et organise. Le sentiment c’est le coeur, l’émotion, l’empathie, l’enthousiasme seuls capables d’enclencher une dynamique. On parle aussi de l’intelligence du coeur, c’est elle qui pousse à avancer, à aller vers les autres. Il faut simplement veiller à ce que celle-ci soit bienveillante et positive.
Comment l’appliquer? Evitez de vouloir tout contrôler, exprimez votre propre ressenti et laissez votre entourage exprimer le sien.
4. « La forme, c’est le fond qui remonte à la surface », Victor Hugo
La « tête que fait » autrui face à une remarque reflète ce qu’il vit en son for intérieur. La forme c’est tout ce qui relève du non verbal et c’est le seul moyen d’accéder au fond chez l’autre. Les deux sont indissociables. Dans une relation on distingue 3 V: le verbal, le vocal et le visuel. Le manager a intérêt à être attentif à ces 3 V pour repérer parmi ses collaborateurs les signes d’un malaise ou d’un contentement. De son côté, il lui faut être cohérent, aligné entre ce qu’il dit et ce qu’il éprouve, sinon ses messages ne passeront pas. L’auditoire percevra les dissonances entre le fond et la forme.
Comment l’appliquer? Creusez les propos de votre interlocuteur au moindre doute sur l’interprétation que vous en faîtes et restez authentique dans votre discours.
5. « Quand on se fait entendre, on parle toujours bien », Molière
Peu importe que les phrases soient tournées dans un style châtié, nous dit l’auteur des Femmes savantes. Ce qui compte, c’est de se faire comprendre. Un discours de sachant, docte et ampoulé, tombera souvent à plat. C’est le récepteur qui crée le message plus que l’émetteur.
Comment l’appliquer? Mettez-vous au diapason de votre public et utilisez les codes de langage connus de lui.
6. « Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit », Saint-Vincent de Paul
La discrétion est une vertu managériale. Savoir passer l’éponge, après une explication en tête-à-tête, sur les ratés ou dérapages d’un collaborateur, construit ou consolide la confiance. A l’inverse, polémiquer en public sur ce qui ne va pas, risque de desservir le fautif et de participer à noircir sa réputation. Surtout si les commérages s’en mêlent.