« Je suis nul », « J’ai la guigne », « Mes pairs m’enfoncent »… Défaitiste, vous ruminez des pensées noires, négatives sur vous-même et qui vous empoisonnent.
Tout individu risque d’être pris dans un cercle vicieux d’autocritique et d’émotions désagréables qui peuvent le bloquer dans ses élans, ses envies, son bien-être et attirer des personnes qui le confortent dans ces idées. Ces croyances sur soi sont difficiles à déraciner, mais un recadrage adapté peut être efficace pour les modifier. Une méthode: l’écriture de phrases « toxiques » d’une part, » antidotes » d’autre part, à écrire chaque jour dans un premier temps puis chaque semaine ensuite. Répéter les phrases antidotes devant la glace ou un ami (conjoint) bienveillant, les enregistrer au besoin et les réécouter régulièrement. Enfin, déchirer puis brûler ou jeter le bout de papier contenant les phrases toxiques. Des actions certes symboliques, mais qui ont fait leurs preuves. Illustration sur quatre familles de pensées qui vous freinent.
1. La vision négative de son identité, de sa valeur
« Je ne vaux rien », « Ma parole ne compte pas », « Je ne suis pas important ». Il s’agit de repérer votre part de subjectivité dans ces pensées. De circonscrire ce ressenti, à l’instant « t » et dans le contexte bien précis où il surgit, afin d’éviter de le généraliser. De victime passive, devenez responsable. Décidez-le clairement, du fond de votre coeur et de vos tripes, cela vous engagera envers vous-même sur les plans intellectuel et émotionnel. Petit truc, dès que vous trébuchez, éteignez ainsi mentalement le « off » du mode négatif de vos élucubrations, pour appuyer sur le « on », qui déclenche le mode positif.
Les phrases antidotes.
« J’ai une valeur indéniable, par le seul fait d’exister et il m’appartient le premier de la reconnaître avant qu’un autre ne le fasse ». « J’ai de l’importance, et je la reconnais avant qu’un autre… »
« Ma parole ne compte pas dans tel et tel contexte, avec telle ou telle personne ; je veux et je peux modifier les interactions avec elle. »
2. La vision négative de ses capacités, de ses compétences
« Je ne suis pas capable d’assumer ce projet « , « Je rate toujours tout », « Je n’y arriverai jamais ». En votre for intérieur, vous savez que c’est faux. Recherchez votre stratégie personnelle de réussite. Autrement dit, remémorez-vous un succès, à un examen par exemple. Qu’avez-vous mis en place pour réussir? Du temps pour réviser, de la musique pour vous concentrer, le soutien d’un proche pour mémoriser, etc. Ecrivez ces éléments faciles à reproduire pour dépasser ces entraves.
Les phrases antidotes.
« Je suis capable d’assumer ces responsabilités mais cette perspective me fait peur pour le moment… Je décide d’acquérir les savoirs qui me manquent. ».
« Parfois je réussis, parfois j’échoue, je considère l’échec comme une étape vers le succès. »
« Je suis capable d’y arriver, j’ai avant tout besoin de croire en mes capacités et de vouloir réussir. »
3. La vision négative de son entourage, des autres
« Je me fais toujours avoir ! », « Personne ne me respecte », « Les autres sont dangereux ». Il s’agit de relativiser cette croyance (voir point 1). Puis de réfléchir à mettre en place un contrat avec l’interlocuteur qui a un comportement abusif à votre égard. L’objectif est de le pousser à verbaliser les raisons qui l’amènent à exiger de vous ceci ou cela. Et de lui faire comprendre que c’est donnant-donnant.
Les phrases antidotes.
« Je suis digne d’être respecté et je décide de me respecter moi-même. »
« Il y a des êtres malveillants mais aussi des êtres bienveillants. »
« Tout le monde ne vise pas à exploiter autrui; je veux travailler fermement mes limites à ce que je peux accepter. »
4. Contrer la vision négative du monde, de la vie
« C’est la jungle », « J’ai la poisse », « Les autres sont chanceux! » Gare à ne pas confondre la lucidité sur les risques ou embûches possibles, utile dans des situations difficiles, avec le broyage de noir dont vous êtes coutumier. Prenez conscience que cette extrême négativité est une façon pour vous de vous protéger d’une déception éventuelle, d’un jugement. Il est crucial d’être convaincu que le positif va émerger, une conception de la vie familière au bouddhisme en particulier.
Les phrases antidotes.
« Je suis conscient que c’est parfois la loi du plus fort, mais globalement, il y a des règles. Et je dispose de toutes les ressources personnelles pour agir. »
« Certains éléments malencontreux se sont produits, ce qui ne signifie pas que j’ai la poisse, et ils révéleront sans doute plus tard des aspects positifs. »
« Je deviens proactif. Je décide de créer les conditions optimales pour réussir et de saisir toutes les occasions prometteuses. »