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Client : Ministère de l’Enseignement Pré- Universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU A) – Fonds Commun pour l’Education de Base (FoCEB)
Le Gouvernement de la République de Guinée, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers (PTF) de l’éducation a élaboré un nouveau Programme Sectoriel de l’Education (PSE) couvrant la période 2015-2018.
Le financement de ce nouveau PSE sera en partie administré dans le cadre d’un fonds commun, fonds commun pour l’éducation de base (FOCEB), abondé par les contributions du Partenariat Mondial pour l’Education (PME) et le fond de relance et de reconstruction Post-Ébola (ERRTF), sous la supervision de la Banque Mondiale (BM), l’Agence Française de Développement (AFD), et l’UNICEF.
Avec l’appui des PTF du FoCEB, Le Gouvernement, envisage entreprendre des réformes en profondeur qui consisteront en : (i) l’adaptation de l’offre éducative aux nouvelles exigences d’élargissement de la couverture scolaire permettant de toucher les couches marginalisées par l’éloignement et le sous peuplement ; (ii) l’assurance de la continuité éducative permettant d’offrir au maximum d’enfants dix années de scolarité afin d’optimiser les ressources et de permettre d’acquérir les compétences de base pour une insertion sociale et professionnelle réussie ; (iii) l’adaptation du second cycle du secondaire à l’élan imprimé par la réforme de l’éducation de base à travers la diversification des filières de formation pour une préparation à la vie professionnelle et/ou la poursuite des études vers les cycles supérieurs ; (iv) l’introduction de reformes en adéquation avec les mutations du système éducatif, causées par les innovations qui seront introduites, induisant des approches nouvelles de formation initiale et continue des enseignants du primaire et du secondaire.
La réussite de ces reformes sera largement tributaire de la qualité des enseignements/apprentissages, notamment la maîtrise de la lecture et le calcul par les enfants dès les premières années de l’école primaire d’où la nécessité d’introduire des méthodes pédagogiques novatrices à une large échelle suite à leur expérimentation.
Ces reformes devront s’opérer dans un contexte de transfert de compétences et de responsabilités aux services pérennes de l’administration. Toutefois, ces services se trouvent confrontés à un besoin d’assistance pour la réalisation des études qui permettra de dégager les stratégies et d’identifier les actions prioritaires à mettre en œuvre dans le processus des réformes.
En cohérence avec cette démarche, le MEPU-A envisage de recruter un Consultant international capable de réaliser une étude sur la gestion pédagogique des écoles à classe unique.
Même si le pays n’a pas encore atteint la scolarisation primaire universelle, l’enseignement élémentaire a connu un développement important durant les dernières décennies avec une chute après le passage de la maladie à virus Ebola (MVE).
Par exemple, en termes d’accès, de 2008 à 2015, le taux brut d’inscription au primaire, est passé de 75,8 % à 87,5 % en 2014 avant de baisser à 80,3%. De même, le taux brut de scolarisation (TBS) est passé de 77,5% à 82,9% en 2014 avant de chuter à 78,7% en 2015. Le Taux d’achèvement s’est accru de 51,3 à 59,6 en 2014 avant de baisser à 58,9%. En matière de parité au primaire, le ratio filles/garçons a atteint ces dernières années 0,81.
Pour la même période, le TBS au collège, est passé de 42,4% à 45,1% avant de baisser à 41,1% en 2015 et se trouve nettement plus faible que la moyenne de la sous-région (99%). Le taux de transition primaire-collège (44,9%) est en deçà des prévisions du modèle de simulation. En matière de parité, le ratio filles/garçons, a atteint ces dernières années 0,81 au primaire et 0,61 au secondaire.
Toutefois de nombreux défis restent encore à relever pour parvenir à la scolarisation de tous les enfants en âge d’aller à l’école.
En effet, les indicateurs de scolarisation en zone rurale sont relativement faibles. En 2015, le taux brut de scolarisation est de 78,7% dont 51,6% filles en zone rurale contre 108,3% en milieu urbain. Le taux d’inscription quant à lui est de 80,3% dont 59,8% filles en zone rurale contre 108,5% en milieu urbain. De même, le taux d’achèvement est de 58,9% dont 29,9% filles en zone rurale contre 87,2% en milieu urbain. Les abandons sont plus prononcés en zone rurale (12%) qu’en milieu urbain (8%).
C’est pourquoi, l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies adaptées dans les zones à faible densité de population est devenu indispensable si l’on veut parvenir une éducation pour tous en zone rurale. Ainsi, le Gouvernement, dans le cadre de la mise en œuvre du PSE intérimaire envisage de mettre en œuvre plusieurs stratégies innovantes pour stimuler la demande de scolarisation et accroître l’accès, l’équité, le maintien et la réussite des enfants à l’école surtout des filles en zone rurale.
Ces stratégies sont entre autres la mise en place d’écoles à classe unique, écoles satellites , la promotion de l’alimentation scolaire à travers les cantines en zone rurale, les campagnes d’information, éducation et communication (IEC), le remplacement des écoles hangars , la distribution gratuite de kits scolaires aux enfants des ménages défavorisés, les transferts monétaires conditionnels, etc.
Certaines sont déjà mises en œuvre dans une dimension géographique limitée et d’autres doivent l’être dans les zones sous-scolarisées et à faible densité de population afin d’attirer et de maintenir les enfants des familles pauvres et défavorisées et notamment les filles.
S’agissant de la stratégie d’école à classe unique, c’est une innovation importante qu’il ne faut pas confondre avec les écoles d’une classe, au nombre de 694 en 2014 dans lesquelles le recrutement se fait de façon cyclique et ne permet pas d’inscrire chaque année les enfants qui atteignent l’âge d’être scolarisés. Ces écoles sont réparties en deux catégories :
? des écoles qui se trouvent dans des communautés à forte densité de population : pour ces écoles, le MEPU-A envisage une extension pour compléter le nombre de salles de classe.
? des écoles situées dans des zones faiblement peuplées : le MEPU-A envisage de promouvoir dans ces écoles une approche de gestion de type classe unique. L’école à classe unique est une classe multi-niveaux de la 1ère à la 6èmeannée ne comprenant qu’une seule classe dirigée par un seul maître et destinée aux villages isolés et faiblement peuplés afin de scolariser et rapprocher l’école du domicile des enfants.
En plus, dans les zones éloignées et faiblement peuplées qui ne disposent pas d’école, le MEPU-A envisage l’ouverture d’écoles à classe unique. En raison de leur nouveauté et du caractère expérimental, un modèle pédagogique et de gestion adéquat doit être défini, et les enseignants, les Délégués scolaires de l’Enseignement Elémentaire (DSEE) et les Directeurs Préfectoraux de l’Education (DPE) seront formés à la gestion de la classe unique. Des modules de formation adaptés à ce type d’école seront également introduits dans les Ecoles Normales d’Instituteurs (ENI).
Pour y parvenir, le MEPU-A envisage de mobiliser avec l’appui des partenaires techniques et financiers, un consultant international pour appuyer le Comité de suivi de cette étude constituée de cadres de la Direction Nationale de l’Enseignement Elémentaire (DNEE), de la Direction Générale chargée de la planification, du Service National d’Evaluation (SNCESE), du Service National de la Formation Continue des Personnels (SNFPP), de l’Inspection Générale de l’Education (IGE), de l’Institut National de Recherche et d’Action Pédagogique (INRAP) et la Direction Nationale chargée de la formation initiale des maîtres (DNFPP).
Les services de consultant comprennent :
Globalement, cette étude vise à aider à mettre en place les meilleures stratégies de gestion des écoles à classe unique.
Spécifiquement, il s’agit :
? d’élaborer des critères et les techniques d’identification des communautés devant recevoir les écoles à classe unique ;
? de proposer un document de stratégie de gestion des classes uniques comportant notamment un mode de fonctionnement type de la classe unique, de l’adaptation de l’approche pédagogique et de l’utilisation de matériels didactiques adéquats, d’organisation du temps (journée type, calendrier scolaire) et de l’espace, et de la gestion des d’élèves ;
? d’élaborer un référentiel de compétences pour les enseignants de ce type d’école ;
? d’élaborer des modules de formation des enseignants, des encadreurs (DPE, DSEE) et des élèves maîtres des ENI (intégrant les spécificités au niveau de l’organisation de salle, des groupes de niveaux/de travail, la pédagogie…);
? d’aider l’équipe technique nationale à réaliser un voyage d’étude et à capitaliser les expériences acquises ;
? de conduire la formation d’une équipe de formateurs nationaux ;
? de formuler des recommandations sur la sensibilisation des communautés autour des écoles à classe unique ;
? d’élaborer une grille d’évaluation et de suivi de la gestion des écoles à classe unique.
Le consultant (cabinet) recherché devra remplir les critères suivants:
– Avoir au moins 2 expériences similaires d’élaboration de référentiel de compétences et de module de formation pour des enseignants
– Avoir travaillé sur la pédagogie active ou centrée sur l’enfant, et avoir une expérience liée à la mise en place ou la gestion de classe unique.
Le consultant (cabinet) mettra à disposition un personnel clé ayant une expérience internationale et comprenant :
– Un expert en pédagogie active et en formation des enseignants avec une expérience d’au moins 10 ans sur les classes multigrades titulaire d’un diplôme d’études supérieures universitaires (B+5 ou plus) sciences de l’éducation ou tout autre diplôme équivalent ;
– Un expert en planification et analyse statistique avec une expérience d’au moins 5 ans sur les stratégies de développement d’accès à l’école possédant titulaire d’un diplôme d’études supérieures universitaires (B+5 ou plus) sciences de l’éducation ou tout autre diplôme équivalent ;
Le personnel clé du cabinet devra aussi ;
– Avoir une bonne connaissance des systèmes éducatifs des pays d’Afrique subsaharienne, la connaissance du système éducatif guinéen est un atout ;
– Avoir une bonne maîtrise du Français et une capacité en rédaction et communication.
Un consultant international (cabinet) sera sélectionné en accord avec les procédures définies dans les Directives: Sélection et Emploi de Consultants par les Emprunteurs de la Banque mondiale, édition courante.
Les consultants intéressés peuvent obtenir des informations supplémentaires au sujet des documents de référence aux adresses mentionnées ci-dessous du lundi au jeudi de 9 heures à 16 heures GMT et vendredi de 9 heures à 13 heures GMT.
Les manifestations d’intérêt doivent être déposées à l’adresse ci-dessous au plus tard le 11 octobre à 16 H GMT
Programme Sectoriel de l’Education (PSE) /Fonds commun pour l’Education de Base (FoCEB)
Immeuble Air France (Ex Fria base), Almamya, Commune de Kaloum ; BP 2201 – Conakry; République de Guinée ;
A l’attention du Coordonnateur National du PSE,
Téléphones : (224) 625 00 00 44 / 622 03 80 50 E-mails: acisse0907pse@gmail.com, paul@afribone.net.gn, paulbavogui@gmail.com
Le Coordonnateur national
Aboubacar CISSE