Le Gouvernement guinéen a inscrit l’accès aux soins maternels et néonatals de qualité au premier rang de ses préoccupations. Une volonté que le Ministère de la santé a matérialisé en l’inscrivant dans les objectifs du plan de relance et de résilience post-Ebola du système de santé 2015-2017, repris dans le plan national de développement de la santé élaboré pour 2015-2024. Pour parvenir à cet objectif, il a adopté les soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU) comme l’une des principales stratégies pour réduire la mortalité maternelle et néonatale.

La situation actuelle de la santé maternelle et néonatale nécessite des actions urgentes d’autant plus que les données de l’Enquête MICS 2016, révèlent une régression de la proportion de femmes enceintes ayant effectués au moins les quatre visites recommandées à 51% en 2016 contre 57% en 2012 (EDS). Par ailleurs selon la même enquête, la proportion d’accouchements assistés par un personnel qualifié est toujours faible 63%. Selon les estimations de la même l’Enquête, le ratio de mortalité maternel est de 550 pour 100 000 naissances vivantes et le quotient de mortalité néonatale de 20 pour 1000 naissances vivantes.

En 2012, une Evaluation besoins en soins obstétricaux et néonataux d’urgence ayant couvert tout le pays avait montré qu’il n’existe aucune formation sanitaire de niveau « centre de santé » qui ait fourni les 7 fonctions signalétiques d’une structure devant disposer des SONU de base au cours des 3 derniers mois et seulement 15 hôpitaux sur 81 enquêtées, ont assuré les neuf (9) fonctions SONU qui définissent une formation sanitaire SONU complet.

Cette enquête avait permis l’élaboration d’un plan de passage à l’échelle pour répondre aux besoins au niveau national mais la survenu de l’épidémie de la maladie à Virus Ebola en 2014 ayant fragilisé tout le système de santé a compromis les acquis et les efforts réalisés, en témoignent les données fournies par le Ministère de la santé à ce effet qui font état de 94 centres de santé (soit 23%) fermés en novembre 2014 à cause de la désertion et/ou décès du personnel de santé.

C’est dans ce cadre que le Ministère de la santé avec l’appui de l’UNFPA compte organiser une Evaluation rapide des SONU afin de disposer des données sur les changements quantitatifs et qualitatifs opérés dans l’offre des SONU. Les résultats de cette évaluation serviront également à la planification et la mise en œuvre des actions basées sur des évidences.

OBJECTIFS DE L’EVALUATION
OBJECTIF GENERAL
Déterminer au niveau national, la capacité existante des structures de santé à offrir aux femmes et à leurs nouveau-nés des soins nécessaires pour la prévention et la prise en charge des complications survenant pendant la grossesse, l’accouchement ou la période du postpartum.

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
– Faire l’état des lieux de la disponibilité des infrastructures devant offrir les Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence;
– Apprécier les fonctions signalétiques des Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence et autres services essentiels en santé maternelle et néonatale ;
– Apprécier l’état des ressources humaines travaillant dans le domaine des Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence ;
– Apprécier la disponibilité des médicaments, matériel médical, consommables et autres produits de santé maternelle et néonatale ;
– Evaluer la qualité des services en Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence;
– Apprécier la qualité des données produites dans les formations sanitaires ;
– Réaliser une cartographie de la répartition géographique des structures de santé offrant les Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence de Base (SONUB) et les Soins Obstétricaux et Néonatales d’Urgence Complets (SONUC) ;
– Elaborer un plan de passage à l’échelle pour l’intégration des Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence (SONU).
CHAMP DE L’EVALUATION
L’évaluation aura une envergure nationale et couvrira les structures de santé ayant le potentiel pour offrir les Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence. Seront concernés 410 centres de santé, 26 hôpitaux préfectoraux, 7 hôpitaux régionaux, 2 hôpitaux nationaux, 8 centres médicaux communaux et améliorés et X cliniques privés et confessionnelles.

Au niveau des hôpitaux, des CMC et des cliniques privées et confessionnelles, seront interviewés le chef de services, la sage-femme maitresse, le responsable SAA, l’agent CPN/PF, le chargé de néonatologie, le pharmacien et un autre prestataire de services.

Au niveau des centres de santé, les prestataires concernés sont le chef de centre, le chargé de CPN/PF, le responsable SAA, le chargé de point de vente et un autre prestataire de services.

ROLE ET RESPONSABILITE DE L’EQUIPE D’EVALUATION
Consultant (e) principal (e) international (e):
– Guide la conception globale de l’évaluation et assure un leadership intellectuel ;
– Gère l’équipe de personnel mobilisé pour l’évaluation ;
– Dirige le processus de collecte et d’analyse des données ;
– Se déplace dans les zones cibles pour la collecte de données ;
– Dirige le processus de rédaction des rapports de l’évaluation (rapport de lancement et rapport final), agit en tant qu’auteur principal et assure la cohésion analytique globale ;
– Fournit l’assurance qualité interne et dirige la révision des versions successives des rapports de l’évaluation ;
– Facilite les réunions de présentation des livrables, les constatations et les conclusions du rapport final de l’évaluation
Consultant (e) Expert technique national:
Sous le leadership et la supervision du/de la consultant(e) principal(e), il/elle :
– Contribue à l’analyse documentaire et au processus de collecte des données en étudiant les documents du programme, les données quantitatives et qualitatives, et en menant des entretiens, des groupes de discussion, des ateliers, etc.…
– Collecte les données quantitatives et qualitatives pertinentes, effectuent des analyses des données recueillies,
– Se déplacent dans les zones cibles pour la collecte de données ;
– Rédige l’ébauche, intègrent les différents commentaires et finalisent les sections assignées du rapport d’évaluation ;
– Veillent à l’assurance qualité interne et aident à l’élaboration des versions révisées des rapports d’évaluation.
Afin de faciliter la coordination de l’intervention, les bureaux d’études qui possèdent des compétences énumérées ci-haut sont mieux indiqués pour conduire l’évaluation.

PROFIL DES CONSULTANTS
a. Consultant(e) principal(e) international (e) :
– Formation universitaire supérieure (minimum bac+5 en santé publique, sciences sociales et domaines connexes);
– Expérience de plus de 5 ans confirmée dans la conception et la conduite des évaluations complexes, en particulier dans le domaine de la santé pour les agences des Nations Unies et / ou d’autres organisations internationales;
– Spécialisation et/ou expérience significative dans le domaine de la Santé Reproductive (Santé Maternelle, Planification Familiale, prise en charge de la fistule obstétricale, prévention des IST/VIH-SIDA, réponses aux urgences humanitaires, Santé Sexuelle et Reproductive chez les adolescents et les jeunes, et lutte contre la Violence Basée sur le Genre)
– Avoir conduit une ER/SONU dans un autre pays ;
– Excellentes aptitudes de gestion et capacités de travailler avec des équipes pluridisciplinaires et multiculturelles ;
– Excellentes capacités de communication et de rédaction en français.
b. Consultant(e) Expert technique national
– Formation universitaire supérieure (minimum bac+5 en santé publique, sciences sociales et domaines connexes);
– Expérience de plus de 5 ans confirmée dans la conception et la conduite des évaluations complexes, en particulier dans le domaine de la santé pour les agences des Nations Unies et / ou d’autres organisations internationales;
– Spécialisation et/ou expérience significative dans le domaine de la Santé Reproductive (Santé Maternelle, Planification Familiale, prise en charge de la fistule obstétricale, prévention des IST/VIH-SIDA, réponses aux urgences humanitaires, Santé Sexuelle et Reproductive chez les adolescents et les jeunes, et lutte contre la Violence Basée sur le Genre)
– Parfaite maitrise du système de santé national ;
– Excellente capacité de travailler au sein des équipes pluridisciplinaires et multiculturelles ;
– Excellentes capacités de communication et de rédaction en français.

Les candidatures doivent être déposées au Secrétariat de l’UNFPA, 3ème étage de la Maison Commune des Nations Unies, Coléah Lanséboundji, Corniche Sud, au plus tard le 21 août 2017 à 12h00.