Difficile
Déconnecter durant trois semaines ou un mois reste indispensable mais reprendre le collier peut être déprimant voire violent si l’on n’y prend garde. Il ne s’agit pas de passer sans précaution d’une phase de décontraction totale à une phase de tension aigüe. Pour faire fructifier sa bonne énergie engrangée cet été, mieux vaut transiter par un sas de « re-compression » et se focaliser sur ce qui ne dépend que de soi. Cinq recettes efficaces.
1. Se ménager quelques jours d’échauffement
Comme le corps, le cerveau a besoin de se réaccoutumer à un rythme de travail soutenu. Lui aussi, sous les parasols ou sur les sentiers de randonnée, s’est démobilisé tant d’un point de vue cognitif (mémorisation, logique, concentration…) qu’émotionnel (montée d’adrénaline, réactivité…). Alors, inutile de faire un « claquage » de neurones en lui soumettant d’emblée des sujets complexes. Prévoyez au contraire trois jours pour le réactiver gentiment. Pas de réunions marathon, pas d’entretiens de fonds, ni de lectures ardues ou de négociations délicates durant 72 heures au moins. J’incite même le cadre ou le dirigeant à maquiller son agenda pendant ce laps de temps en inscrivant de faux rendez-vous afin de se rendre indisponible aux sur-sollicitations internes. Ce sont des petits mensonges passagers!
2. Eviter de se précipiter sur ses mails
C’est un réflexe. Le 1er jour, vous vous ruez sur votre courrier papier et sur votre messagerie électronique. Et si vous refreiniez cet élan ? De fait, vous avez souhaitez vérifier qu’on ne vous a pas oublié durant vos congés, que la société X est toujours dans votre portefeuille et que Luc vous attend bien pour démarrer le projet Z. Mais si c’est urgent, capital, vous serez rappelé. Et la somme des messages à dépouiller risque de vous happer et de vous stresser.
Réservez plutôt vos premières heures à l’équipe afin de reprendre contact avec elle et d’identifier ses attentes. Cette seule attention l’apaisera. Puis attelez-vous aux tâches ingrates, vous les écluserez plus vite le matin quand l’esprit est frais. Ne lisez vos mails que dans l’après-midi et terminez la journée sur des tâches agréables histoire de rester sur une note positive.
3. Conserver les bonnes habitudes estivales
Qu’est-ce qui vous a fait du bien durant ces vacances ? Les longues nuits de sommeil, la petite sieste de 15 heures, les discussions animées entre amis, le loisir de mitonner de bons petits plats… Listez point par point tout ce qui a vous a procuré de la plénitude et évacuez tout ce qui était excessif ou trop décalé (les horaires notamment). L’idée de ce mémo est de vous aider à persévérer sur ce chemin du bien-être (manger sainement, faire du sport, dormir…) en éradiquant les mauvaises habitudes du cadre pressé que vous avez été durant toute l’année : repas trop lourds ou trop rapides, nuits trop courtes, soirées trop studieuses… Je prescris aussi de partir en week-end en septembre et octobre pour prolonger ces moments de détente de l’été et apprendre à équilibrer votre rythme de vie.
4. S’interdire les « prises de tête » stériles
Vous avez envie de tout bazarder, de mener une autre vie. Vous étiez si bien loin de tout. Méfiez-vous des grandes remises en question existentielles qui surgissent lors de toute reprise après une longue absence. Exemples : Dois-je délaisser mon job ? Changer d’appartement ? Quitter mon conjoint ? Halte ! Ce questionnement trop radical va vous miner. Analysez plutôt les émotions négatives qui vous assaillent. Vous éprouvez de l’inquiétude? Sachez qu’elle relève souvent de l' »anxiété de la performance », la peur de ne pas y arriver. De la tristesse ? Elle masque le plus souvent de la nostalgie ou une perte de sens au travail. A partir de cette analyse fine, vous pourrez agir sur des éléments que vous contrôlez : chercher une formation, gérer les dossiers autrement, guetter une mission inédite, partir tôt…
5. Programmer des temps conviviaux collectifs
C’est une bonne façon de vous mettre du baume au cœur ainsi qu’à toute l’équipe. Dès maintenant, planifiez sur votre agenda 2015-2016 les moments d’échange et de partage festifs avec vos collaborateurs : repas, dégustations, visites… Ces espaces de récupération sont essentiels pour tout le monde. Et ce sont des espaces que vous pouvez canaliser et maîtriser, à l’inverse de la charge de travail imprévisible. Prévoir une demi-journée par mois ou une journée tous les mois et demi avec le collectif me paraît un bon tempo. En outre, vous vous projetez sur un avenir plaisant et ça, ça requinque !