Mains
Soigner les tics, les troubles de l’attention, de la mémoire ou de la parole en travaillant sur le corps et les émotions des patients, c’est le quotidien du psychomotricien Grégory Faideau. Déclenchées par le stress, ces manifestations peuvent aussi survenir en entretien d’embauche. Bonne nouvelle: il est possible, grâce à quelques exercices mentaux et corporels, de faire redescendre la pression.
Avant l’entretien
1. Répéter à voix haute
Rencontrer un recruteur se prépare. Les questions auxquelles vous n’échapperez pas sont connues. Rien de mieux que de simuler l’entretien, à voix haute, devant un miroir ou une personne de confiance (ayant si possible suffisamment de présence ou un charisme susceptible de vous intimider). « Il y a une différence entre les idées que l’on a dans sa tête et leur verbalisation. Poser sa voix, trouver un rythme de parole n’est possible qu’en s’entraînant: c’est la répétition qui permet la fluidité »
2. S’observer pour limiter ses gestes parasites
Simuler un entretien permet de prendre conscience des manifestions de son stress, un point capital. « On est rempli de signes non verbaux dont on n’a pas conscience. Lorsque l’on tape du pied ou que l’on craque ses doigts, on brouille le message que l’on veut faire passer au recruteur ». Ouvrir les yeux sur ses mauvais réflexes (raideurs, manies) suffit souvent à les abandonner.
En revanche, d’autres symptômes, tels que le fait de rougir, d’être victime de toussotements trop insistants ou d’avoir chaud ou froid sont des réactions corporelles qu’il est plus difficile de combattre seul. Mais un spécialiste peut vous aider.
3. Penser positif
La veille, voire l’avant-veille, d’un entretien, il est utile de pratiquer la pensée positive car elle permet d’agir sur le corps, insiste le psychomotricien. « Il faut imaginer que vous allez passer un moment agréable, qu’il va y avoir une bonne entente avec le recruteur, que vous allez échanger des sourires. Et sortir de l’entretien en ayant l’impression d’avoir réussi. » Cela permet d’anticiper les manifestations d’anxiété.
Avoir une bonne hygiène de vie également: faire une séance de sport améliore la gestion de ses émotions le jour de l’entretien.
Le jour J
4. Oublier son téléphone
IL est recommande d’arriver 15 à 20 minutes en avance pour ne pas céder à l’angoisse en cas de retard ou en patientant trop longtemps. Que faire pendant ce dernier quart d’heure? L’erreur classique est de se divertir pour conjurer le stress. « Ce n’est pas ce qui va permettre de se préparer », estime le psychomotricien. Exit donc la consultation des réseaux sociaux ou les jeux sur son téléphone.
5. Respirer pour ne pas trembler
Dans le feu de l’action, la voix ou le corps peuvent se mettre à trembler. Pour calmer
les cordes vocales et le diaphragme, il faut bien savoir respirer. « Il existe trois types de respiration : claviculaire, thoracique et abdominale. C’est cette dernière qui augmente le plus le volume respiratoire et favorise la détente des muscles. » Le tremblement, qui vient d’un excès d’informations allant vers les muscles, peut être combattu. Comment? Serrer fort, puis desserrer les mains en ressentant la décontraction provoquée par ce geste peut vous calmer.
Face au recruteur
6. S’enraciner dans le sol
Le stress peut conduire le corps à se contracter en particulier au niveau des trapèzes et des mâchoires. Conséquence: relevées, les épaules donnent une attitude raide. L’articulation peut être plus difficile, la langue peut fourcher… Pour chasser ce mauvais réflexe, il faut penser à bien s’installer. « Il faut trouver une posture confortable, la plus équilibrée possible : assis, de préférence les pieds au sol pour se sentir enraciné et stable. Gare à ne pas trop s’adosser: outre que cette position peut être mal perçue, elle n’est pas adaptée à une situation où il faut se montrer alerte. En revanche, parler avec les mains n’est pas un problème, au contraire! Ces gestes permettent de donner un rythme à sa parole et de la ralentir. Utile pour reprendre sa respiration.
7. Stresser un peu tout de même…
Si tout est bon pour faire baisser la pression, le stress n’est pas négatif en soi, rappelle Grégory Faideau: « il y a le bon stress, celui qui produit des hormones pour augmenter l’attention, pour être plus compétent, et maintenir l’effort physique et mental. » Se méfier, donc, de l’absence totale de stress, qui peut faire tiquer un recruteur: « quelqu’un qui ne montre rien peut aussi être quelqu’un qui n’a pas confiance, qui est détaché de tout ».