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Avis d’appel d’offre pour la réalisation d’une enquête légère d’impact sur les bénéficiaires directs du projet (jeunes vulnérables à la radicalisation identifiés, formés et accompagnés via les AGRs)

Financé par le Fonds de Consolidation de la Paix et porté par trois agences du système des Nations Unies (OIM, UNFPA, UNESCO), en appui au gouvernement Guinéen, le projet à mettre en œuvre vise à réduire les risques de radicalisation et d’extrémisme violent dans les zones ciblées par ledit projet. Il vise également à renforcer les capacités de l’État en partenariat avec les communautés et d’autres structures pertinentes intervenant contre le phénomène de la radicalisation religieuse.

La présente enquête est portée par l’OIM Guinée en collaboration avec l’UNFPA et l’UNESCO en vue de l’identification des premiers signes des changements opérés par la mise en œuvre des activités de ce projet surtout chez les cibles en termes de renforcement de leurs capacités de résiliences à la radicalisation religieuse et l’extrémisme violent dans les zones à risques ciblées par le projet.

Contexte 

Différentes études et sources s’accordent sur le fait que la radicalisation religieuse gagne du terrain et constitue une nouvelle menace pour la paix et la stabilité en Guinée. Selon une étude récemment commanditée par l’Union Européenne et consolidé par le rapport de la recherche action réalisée dans le cadre de ce présent projet, plusieurs acteurs jouent un rôle majeur dans le processus de radicalisation religieuse en Guinée. Il s’agit notamment, des anciens étudiants de théologie musulmane et certains prédicateurs religieux séjournant en Guinée, des ONG guinéennes financées par des donateurs non identifiés et des ONG étrangères, des imams de certaines mosquées, certains enseignants, conférenciers des écoles « franco-arabes ».

En outre quatre endroits et/ou moments semblent se détacher et constituer des vecteurs de la propagation du radicalisme en Guinée. Il s’agit, des mosquées, lors des sorties religieuses, (Dawa), des centres islamiques et les structures sanitaires gérées par des ONG et autres organisations de nature religieuse.

Face à ce nouveau défi, les autorités par l’entremise du Secrétariat Général des Affaires religieuses et du Ministère de l’Education Nationale ont sollicité l’appui des partenaires techniques et financiers notamment du PBF et des agences du Système des Nations Unies (OIM, UNFPA, UNESCO) afin de leur permettre de prévenir à temps le phénomène de la radicalisation et de l’extrémisme violent en Guinée. C’est dans le but de mitiger ces défis majeurs de sécurité, de cohésion sociale et de paix que de nombreuses interventions ont été effectuées en faveur des populations des communautés à risque ciblées par le projet et spécifiquement des jeunes vulnérables à la radicalisation et l’extrémisme violent. Ces interventions ont consisté en renforcement de capacités (formation en création et gestion de micros-entreprise, élaboration de plans d’affaire et appui à la mise en œuvre de plans d’affaire). Ainsi, après donc cette série d’interventions ciblées   en faveur des communautés (foyers coraniques, jeunes vulnérables identifiés, mosquées), il est temps de procéder à une évaluation légère des premiers signes des changements obtenus grâce à la mise en œuvre du projet des activités du projet.

L’enquête contribuera à démontrer la nécessité et l’efficacité voire le bien fondé des actions posées( la révision des programmes de l’enseignement franco arabe, la réglementation des mosquées à travers l’élaboration des textes règlementaires, la mise en place d’un répertoire de mosquées, l’identification des jeunes vulnérables à la radicalisation et l’extrémisme violent et leur renforcement de capacités, la remise de Kits de dignité à certains foyers coraniques dans les zones cibles du projet),  dans le cadre de ce présent projet en faveur des communautés ciblées en termes de prévention de la radicalisation religieuse et de l’extrémisme violent via le renforcement des capacités de résilience des communautés à risque.

Elle permettra également de mieux appréhender les premiers signes de l’impact du projet dans le renforcement de la cohésion sociale et la consolidation de la paix dans les zones cibles du projet en particulier et dans tout le pays en général.

2.1. Objectif général

L’objectif général visé dans le cadre de l’enquête légère est d’évaluer à l’aide d’une méthodologie concertée et validée avec l’équipe du projet, les perceptions des communautés   sur les premiers signes de l’impact des interventions posées en faveurs des populations des zones cibles et spécifiquement des bénéficiaires directs dans le cadre du renforcement de leurs capacités de résilience à la radicalisation et l’extrémisme violent.

2.2 Objectifs spécifiques

Sur la base d’un questionnaire élaboré et validé de concert avec l’équipe du projet :

  • Examiner et analyser les progrès réalisés dans la mise en œuvre du processus de renforcement des capacités de résilience des jeunes vulnérables à la radicalisation et l’extrémisme violent en Guinée ;
  • Faire un léger diagnostic du processus de renforcement des capacités de résilience des jeunes vulnérables (Migrants retournés, Etudiants franco-arabe, apprenants des foyers coraniques) en lien avec les activités en cours dans le cadre du projet prev (analyse de l’environnement interne et externe) en déterminant les forces, les faiblesses, les opportunités et menaces ainsi que les contraintes de la performance de la mise en œuvre ;
  • Tirer les leçons de la mise en œuvre des activités de renforcement des capacités de la résilience des jeunes vulnérables à la radicalisation identifiés, formés et dont l’accompagnement matériel et financier est en cours ;
  • Faire des recommandations et des propositions pertinentes pour faciliter l’élaboration et la mise en œuvre d’un nouveau projet en faveur des communautés à risque afin de pérenniser les acquis du projet en cours
  1. Champ de l’étude

L’enquête aura une portée nationale, mais couvrira les quatre régions naturelles (afin de prendre en compte les caractéristiques sociodémographiques de la population Guinéenne (composition ethnique, rurale/urbaine, niveau de scolarisation, niveau d’accès à internet/réseaux sociaux (ARTP)

  1. Méthodologie

Le processus de consultation (enquête légère) auprès des communautés devra être orienté spécifiquement vers les jeunes bénéficiaires de la formation et de l’accompagnement dans la mise en place et le développement d’AGRs dans le cadre du renforcement des capacités de résilience à la radicalisation et l’extrémisme violent. Il devra également inclure les responsables et apprenants des foyers coraniques des zones cibles du projet bénéficiaires de Kit de dignité.

Certaines catégories spécifiques de populations devront ainsi être prises en compte, notamment les femmes et filles, les migrants retournés ayant bénéficié directement ou indirectement des interventions du projet. L’enquête devra se baser sur un échantillonnage représentatif des différentes catégories de bénéficiaires cités plus haut dans ce présent TDR ;

L’enquête aura pour base les documents déjà existants (rapport d’activités principalement rapports de formation des jeunes vulnérables et appui à la mise en œuvre des plans d’affaire, achat et remise de Kits de dignité ainsi que la liste de jeunes formés). Il est souhaitable d’appliquer une méthodologie participative qui permettra de collecter le maximum d’informations et de données sur les débuts d’impacts des interventions posées par ce projet.

L’utilisation d’outils d’enquête tels que les focus groups, les enquêtes participatives, les récits de vie et des questionnaires sont des éléments importants pour la conduite de cette évaluation. Cependant il est attendu des soumissionnaires de proposer une méthodologie détaillée qui pourrait inclure d’autres volets d’une évaluation légère.

Les concepts de « radicalisation » et « d’extrémisme violent » devront être définis clairement afin de s’assurer que les enquêteurs et les personnes interrogées disposent d’une même compréhension de ces deux concepts.

  1. Risques/limites

Dans le cadre de leur collaboration avec les communautés, les enquêteurs doivent être bien conscients (en prenant des mesures proactives) des conséquences involontaires potentielles (le fait d’avoir des stéréotypes à propos des groupes et des communautés ; d’exposer/faire courir indûment des risques aux leaders communautaires ; d’exacerber la polarisation et les griefs y relatifs, en suscitant des attentes par rapport à cette étude). Il sera vivement recommandé de produire une note détaillée sur l’approche stratégique à adopter par le consultant dès le début de l’intervention.

Mission du cabinet ou du consultant

Sur la base d’une méthodologie détaillée, d’un questionnaire, des instruments d’enquête et d’un plan d’activités validé par l’équipe du projet, le consultant sera chargé de :

  • Déterminer le niveau résilience atteint par les jeunes vulnérables bénéficiaires des appuis de renforcement de capacités socioéconomiques du présent projet ;
  • Vérifier que les renforcements des capacités des jeunes vulnérables à la radicalisation ont été à la hauteur des attentes des bénéficiaires et ont contribué dans la mesure du possible à mitiger la problématique de radicalisation et de l’extrémisme violent dans les zones à risque ciblées par le projet ;
  • Rédiger un rapport synthèse des résultats de l’enquête ;
  • Faires des recommandations pertinentes pour la poursuite normale des activités de renforcement de la résilience des bénéficiaires à la radicalisation et l’extrémisme violent ;

Résultats attendus :

  • Les facteurs de réussites sont connus ainsi que les leçons apprises et mis en exergue dans le rapport de l’enquête ;
  • Proposer des stratégies de pérennisation des acquis du projet, ;
  • Identifier les facteurs d’échec et proposer des solutions de mitigation ;
  • Un rapport d’enquête sur l’impact du projet est rédigé et disponible ;

Qualifications et expérience du Cabinet ou du Consultant

  • Une expérience minimum de 5 ans dans la réalisation des missions de suivi et de monitorings de projets de développement communautaires ;
  • Une bonne connaissance des principes de la laïcité en Guinée ;
  • Une expérience confirmée de coordination d’équipes multidisciplinaires ;
  • D’excellentes aptitudes interpersonnelles, de négociation et de communication ;
  • Une compétence confirmée en rédaction de rapports d’enquête ;
  • Une bonne capacité dans la conduite des interviews et animation des focus groupes ;
  • Avoir une bonne connaissance des zones à risque ciblées par le projet notamment : Conakry, Kindia, N’Nzérékoré, Beyla, Mandiana Kankan, Dinguiraye, Pita, Mamou, Siguiri et Boké ;
  • Excellente connaissance du français
  • Connaissance des langues locales couramment parlées dans les zones ciblées par le projet est un atout ;
  • Avoir une bonne maîtrise de l’outil informatique.

Durée : 15 jours

La durée de la présente étude est de 2 semaines (15) jours à partir de la signature du contrat.

Dépôt de candidature : les dossiers de candidature seront déposés sous plis fermés au bureau de l’OIM sis au bloc des professeurs, commune de Dixinn

Les dossiers de candidature doivent comprendre :

Une lettre de motivation et un curriculum vitae aussi détaillé que possible du Consultant ou du cabinet portant une adresse électronique ;

Les photocopies des diplômes ou attestations ;

Une offre technique et financière.

NB : la date limite des dépôts des offres est prévue pour le 8 Novembre 2019 à 15 H 00