Innover n’est pas inventer. L’origine même du mot latin « innovare » signifie « revenir à, renouveler ». Innovare quant à lui est composé du verbe novare (changer-nouveau) et du préfixe in- qui indique un mouvement vers l’intérieur.
Il s’agit donc bien d’apporter quelque chose de nouveau à l’existant. C’est sans doute la raison pour laquelle le mot est tant utilisé au point d’être qualifié de buzzword !
La résilience, secret de l’innovation
Mais que vient faire la résilience dans cette affaire ? J’associe pour ma part les deux concepts.
La résilience est au départ une notion physique, la capacité des matériaux à revenir à l’état antérieur. Elle est devenue au fil des décennies une notion psychologique qui sous-entend la capacité à rebondir et donc à aller plus loin…
Cette capacité de résilience, je l’utilise en permanence et je l’ai inscrite dans le fonctionnement de mon entreprise. Tout particulièrement au sein du laboratoire de Recherche & Développement.
Car innover est une épreuve, c’est d’abord accepter l’échec, savoir se relever et rebondir.
Puisqu’il s’agit d’améliorer l’existant, il faut à mon sens commencer par l’observation de l’existant.
Mais pas n’importe comment ! Observer avec application l’existant et savoir reconnaître ce qui est bon, à conserver et à ne pas remettre en cause.
L’épreuve commence ici, à ce moment précis, où il apparaît clairement que cela existe déjà, que tout existe déjà, que d’autres ont essayé, et que l’on n’arrivera pas à faire mieux !
Ce sens de l’observation, il faut le développer et permettre ainsi d’affiner la perception de ce qui nous entoure à 360°. Regardez bien… elle est là l’opportunité…
Savoir dire non
Ensuite, il faut savoir dire non, car de la difficulté naît le compromis et il n’y aura qu’un pas à franchir pour aller vers la compromission si l’on n’est pas vigilant. L’innovation ne sera plus alors qu’un mot, du marketing.
Des moyens importants, oui il en faut, ne rêvons pas : de l’argent, du matériel, des « hommes » et surtout du temps. Le facteur temps pour moi est essentiel. Si on ne le prend pas en compte, la probabilité d’échouer est grande. Dans un environnement commercial concurrentiel, le gain de temps est l’ennemi public numéro 1 de l’innovation. Pour être le premier sur le marché, on transige avec les exigences de départ, la qualité et l’objectif final. Le cercle infernal est en marche, « l’innovation » sera très vite copiée, améliorée par d’autres et deviendra donc obsolète.
Enfin, le plus important à mes yeux : savoir prendre des risques. Pour une innovation réussie, il ne faut pas se mettre de limites : l’innovation ne peut s’épanouir dans le carcan de l’existant et des contraintes.
L’innovation est une épreuve
Lorsque je lance le Groupe CCI Productions sur le projet Ozalys, en 2014, je suis à la fin du traitement d’un cancer du sein agressif. Mutilée, exténuée, déprimée mais en vie ! Mon groupe industriel de sous-traitance cosmétique est en danger. Mes associés minoritaires veulent vendre, je ne trouve pas l’argent pour racheter leurs parts, les salariés sont inquiets, les partenaires également.
Et pourtant, je trouve la voie pour rebondir. De ces mois passés à observer mon environnement de malade du cancer et ma nouvelle condition de femme blessée naît le projet Ozalys. L’ambition unique d’aider les femmes du monde entier à retrouver l’estime d’elles-mêmes à travers une gamme de cosmétiques adaptés à leur situation. Dans ce lieu de souffrance morale et physique qu’est devenue la salle de bains, leur apporter confort et réconfort. Trois ans de recherche ont été nécessaires dont une année entièrement dédiée aux ingrédients, à la toxicologie et à l’épidémiologie des cancers féminins.
Innover, cela signifiait alors réconcilier sécurité et efficacité, luxe et accessibilité. Créer une marque mondiale, allant au-delà des lois et des réglementations classiques, qui bouscule la dermocosmétique classique.
Un projet d’entreprise, de société au sens littéral du terme pour le groupe CCI Productions qui ne possède pas de marque propre.
Un projet sociétal puisque nous sommes plus de deux millions de femmes chaque année dans le monde à affronter le diagnostic du cancer du sein et ses conséquences pour la féminité.
Aucune limite
Pour ces femmes, je veux le meilleur, je ne fixe aucune limite à mes équipes. Je refuse tous les compromis et les réunions se terminent le plus souvent par un NON.
De l’acide hyaluronique dans un bain de bouche, une folie… faisons-le !
De la racine de gingembre dans un dentifrice, trop cher… faisons-le !
Tester les interactions packaging-contenu, trop risqué… faisons-le !
Des produits deux en un, trois en un pour le budget des malades, ça ne rapportera pas assez…. faisons-le!
Je n’ai rien lâché, mes équipes n’ont rien lâché. Nous avons innové, nous avons été au-delà de l’état de l’art, investi plus d’un million d’euros dans le développement, pris tous les risques et aujourd’hui la marque Ozalys existe. Composée de 11 produits d’hygiène et de soins, elle conquiert les femmes et les médecins à travers le monde.