DIRECTION NATIONALE DU GENIE RURAL
Projet de mobilité et de connectivité rurale
POSTE : Responsable du suivi- évaluation de l’UCP du Projet.
PRESENTATION DU PROJET DE MOBILITE ET DE CONNECTIVITE RURALES (PMCR)
Le projet de mobilité et de connectivité rurales vise essentiellement la réduction de la pauvreté, l’augmentation de la sécurité alimentaire et l’amélioration des conditions de vie des populations rurales par la mise en place d’un réseau fonctionnel d’infrastructures rurales de transport, durable et respectueux de l’environnement concourant à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et le Programme National de Développement Economique et Social (PNDES) de la Guinée. Le PMCR est une suite logique des deux projets nationaux d’infrastructures rurales (PNIR), le premier de 1991 à 1996, le deuxième de 2004 à 2013 financés sur les ressources de l’IDA qui se sont exécutés à la satisfaction de toutes les parties.
L’insuffisance d’infrastructures de base, notamment les routes rurales, constitue – entre autres – des contraintes permanentes au processus de développement rural. Les problèmes d’enclavement de la grande majorité des zones de production et les coûts élevés de transports avec les gros moyens de transport limitent les services et les bénéfices que peuvent en tirer les populations rurales, réduisent l’écoulement de la production agricole aux marchés internes potentiels et à l’exportation qui accentuent la corvée du transport sur la tête surtout au niveau des femmes. Sauf exception, l’ensemble des centres administratifs et des centres commerciaux ne sont pas tous reliés entre eux et les zones isolées ne sont pas accessibles durant la moitié de l’année. Egalement les vastes et riches potentialités agricoles notamment les terres aménageables sont difficiles d’accès.
La vie quotidienne des membres de la communauté rurale guinéenne est fortement déterminée par la qualité et la quantité de service de transport en zone rurale. De nombreux ménages doivent chercher l’eau et le bois loin de leur village. Les agriculteurs doivent transporter leurs matières premières et leurs produits agricoles, les travailleurs doivent se rendre à leur travail. Les articles produits ailleurs doivent être apportés au village, les excédents doivent être transportés ailleurs. Les écoliers doivent pouvoir aller à l’école et rentrer à leur maison. Les malades doivent pouvoir se rendre dans un centre de soins ou le personnel soignant doit pouvoir se rendre chez les malades.
La faiblesse des multiples facilités au niveau du monde rural constitue un lourd handicap pour le développement de l’agriculture et accroît la pauvreté de la population. L’Etat doit pouvoir encourager la production agricole et faire en sorte que l’économie rurale puisse s’intégrer dans l’économie nationale qui dépend dans une large mesure à la levée d’un certain nombre de contraintes qui sont d’ordre institutionnel et physique notamment le renforcement de la décentralisation en mettant les populations rurales et leurs élus entièrement au centre de leur développement. Les questions foncières qui sont d’extrême acuité à certains endroits doivent être réglées de même que la fourniture d’intrants et assurer un minimum d’infrastructures de production ce qui permettrait d’amorcer une véritable politique de développement agricole pour une auto-suffisance alimentaire.
La nouvelle politique de développement agricole, dans sa vision de la dynamique de l’économie rurale, se fixe plusieurs objectifs dont – entre autres – créer un réseau de base des infrastructures économiques permettant de répondre directement les besoins des populations rurales. Il s’agit de :
- mettre en place un réseau durable de pistes rurales pour fournir un accès minimum en toute saison aux Communes Rurales (C R) et les liaisons des centres commerciaux aux principales zones de production et les zones de pauvreté ;
- mettre en place des actions durables dans le cadre des infrastructures de transport permettant la création de la richesse.
Le programme proposé sera réalisé en cinq ans (2019 – 2023) pour un coût de 40.000.000 USD de l’IDA et sera mis en œuvre, dans un premier temps, en Basse Guinée et en Moyenne Guinée notamment dans les préfectures de Coyah, Dubréka, Boké, Dalaba, Pita et Labé. Ainsi les objectifs physiques et institutionnels dans la zone du projet seront fixés progressivement avec des mesures d’accompagnement pour le renforcement institutionnel des secteurs publics et privés à tous les niveaux de planification et d’exécution. Le programme permettra de :
- d’établir, d’affiner et de renforcer les méthodes participatives pour l’identification, la planification, l’exécution et l’entretien des pistes ;
- de créer un cadre légal durable des infrastructures de transport.
Ces actions vont s’inscrire dans les objectifs annuels fixés et en tenant compte des leçons apprises et des recommandations tirées des années précédentes. Le Projet, comme énoncé plus haut, vise à contribuer à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie des populations rurales. Pour obtenir des résultats, il apportera les bénéfices suivants :
- L’amélioration de l’accessibilité physique des zones de production agricole et des domaines d’élevage ;
- L’amélioration de l’accessibilité de la population rurale notamment les femmes et les enfants aux marchés et aux services de base (éducation, santé, etc.) ;
- L’amélioration de la sécurité alimentaire et sanitaire par la réduction du temps de transport ;
- La création de l’emploi en tenant compte des aspects liés au genre et à la jeunesse dans les zones couvertes
- Le développement et la consolidation des PME de travaux et de Bureau d’Etudes de Contrôle et de surveillance.
Les composantes du projet sont :
- Composante 1 : Réhabilitation des routes rurales (et petites installations communautaires) la réhabilitation des routes rurales concerne les zones de production agricole et des domaines d’élevage
Il s’agira de réhabiliter, entretenir et éliminer les points critiques des pistes retenues comme prioritaires sur la base de l’étude de faisabilité réalisée par le Groupement Alpha Consult/2M Consult/ACE Ingénierie, suite à une consultation des acteurs du projet. Ces travaux porteront fondamentalement sur l’amélioration du réseau de pistes rurales reliant les villages entre eux et les CR avec le reste des zones économiques et de production agricole (route préfectorales).
Pour ce qui concerne les petites installations communautaires il s’agit de la construction et de la remise en état de petites installations communautaires pour la production et le stockage agricole, de même que la construction des forages et des puits d’eau le long des routes rurales sélectionnées.
- Composante 2 : Renforcement des capacités pour l’entretien et la sécurité routière
Il s’agira de mettre en place un système villageois d’entretien des infrastructures de transport rural dans ces zones, et des outils de suivi de cet entretien. L’entretien courant, périodique et exceptionnel seront assurés par le financement du Fonds de l’Entretien Routier (FER).
Les activités liés à la sécurité routière porteront sur l’appui à la création d’un observatoire de la sécurité routière et la collecte des données sur les accidents de la route.
- Composante 3 : Gestion du Projet
Il s’agira de renforcer l’administration centrale et déconcentrée de la Direction Nationale du Génie Rural (DNGR) du Ministère de l’Agriculture et la Direction Nationales des Routes Préfectorales et Communautaires (DNRPC) du Ministère des Travaux Publics. Une cellule de gestion du projet sera mise en place pour le suivi rapproché du projet. Des activités de formation, de communication et de capitalisations sont aussi prévues. Il s’agira en effet d’apporter un appui à la mise en œuvre du projet y compris les acquisitions et les sauvegardes environnementales et Sociales
Cadre institutionnel
Le Projet sera géré par une Unité de Coordination de Projet (UCP) dont l’objectif est de garantir une gestion saine et transparente (dans les règles de l’art) des fonds mis à la disposition du Projet pour le financement des activités programmées. L’Unité est chargée de planifier, d’organiser, de coordonner, de suivre et de contrôler l’ensemble des activités administratives et financières appuyés par le Projet, y compris au niveau des acteurs et des partenaires impliqués. Elle sera chargée de la mise en œuvre du projet ce qui implique, entre autres :
- De planifier la passation des marchés et de lancer les consultations
- De suivre et coordonner les activités des différents volets du projet
- De s’assurer du bon déroulement des activités avec les partenaires locaux et internationaux
- Elle est responsable des démarches administrative, technique et financière : elle gère notamment les moyens, le budget, la comptabilité et veille à la bonne application du manuel de procédure
- De s’assurer du respect des engagements environnementaux et sociaux du Maître d’ouvrage en collectant, en analysant et archivant les éléments de reporting Environnemental et Social fournis par la Mission de Contrôle et par des visites régulières du chantier. Le suivi et le reporting des aspects liés au genre et aux violences basées sur le genre feront l’objet d’une attention particulière.
Le présent appel à candidature a pour objet de dresser la liste des candidats responsable du suivi- évaluation de l’UCP du Projet.
A – Mission :
Sous la tutelle du Coordinateur de l’UCP il doit :
- Contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un Système de Suivi Évaluation (SSE) formulé de manière participative et s’appuyant sur des systèmes formels et informels pratiqués par les différents acteurs et renseigner ce système ;
- Sensibiliser, appuyer techniquement et assurer la formation de l’ensemble des acteurs concernés aux activités de suivi évaluation (opérateurs, Services techniques et ONGs partenaires) ;
- Assurer le suivi de l’exécution des activités du Projet par le biais de la collecte, du traitement et de l’analyse des données relatives à la mise en œuvre du Programme au niveau de la zone du projet ;
- Participer à l’évaluation des effets et impacts avec des indicateurs qualitatifs et quantitatifs du Programme ;
- Elaborer des rapports périodiques sur le niveau d’exécution physique et financière, les écarts, contraintes et recommandations pour l’amélioration des résultats du Programme ; le responsable SE supervisera la production des états statistiques et des graphiques mensuels pour le suivi financier et budgétaire.
- Fournir les données géo-référencées permettant d’alimenter le Système d’Information Géographique (SIG) du Projet en coopération étroite avec l’expert SIG de la cellule
- Mettre en place, animer et gérer l’outil de suivi évaluation du projet
- S’assurer de la bonne cohérence entre les outils de suivi de projet et les outils de suivi du Ministère de l’Agriculture et du gouvernement.
- Organiser et animer un site internet pour le projet
B – Lieu du travail
Siège du projet sera défini par le Gouvernement de commun accord avec la Banque Mondiale .Les Experts feront de fréquents déplacements dans toute la zone de couverture du Programme et, au besoin à l’intérieur du pays.
C –Principales tâches
Le Responsable du suivi-évaluation a, pour mission de gérer le dispositif de suivi-évaluation du Projet. Les principales responsabilités à assurer dans ce cadre sont les suivantes :
- Les besoins d’information pour le pilotage du Projet sur les activités et les résultats (effets) : ces besoins ainsi que leurs modalités (niveau de synthèse, fréquence, formats) sont établis en concertation avec les acteurs. Ces niveaux d’information diffèrent en termes de délais de mise à disposition, de source, de délais d’obtention, de niveau d’utilisation, etc. Ils s’organisent en fonction des différentes étapes du cadre logique du Projet :
- Les moyens mobilisés : le personnel, les véhicules, les équipements, les financements, etc. Le suivi de ces éléments reposera sur des outils communs à construire avec le Responsable administratif et financier de l’UCP. Ce type d’information doit être disponible en temps réel ;
- Les résultats (prévisions et réalisations) : c’est à dire les produits directs fournis par le projet auprès des bénéficiaires (ha aménagés, km de pistes, bâtiments, séances de formation, etc.). C’est le premier niveau de résultats. Ce niveau d’information est généré lors de l’exécution des activités et doit être disponible sur la base d’une fréquence régulière (mensuelle) ;
- Les effets : c’est à dire les changements induits par les réalisations du Projet (accès, transports, etc.) et l’atteinte des objectifs ;
- En ce qui concerne l’’impact : c’est à dire l’ensemble des effets attendus et inattendus, à moyen et long terme, imputables aux réalisations du Projet (amélioration des revenus, effets sur les investissements, protection de l’environnement, etc.).
- Le suivi environnemental et social à partir du Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES) défini dans le prolongement de l’Etude d’Impact Environnemental et Social du Projet (EIES). Le responsable SE du Projet aura en charge de superviser le recrutement d’un consultant national spécialisé ainsi que la réalisation de son travail de suivi annuel du PGES du Projet ;
- Structurer et superviser pour le compte de l’UCP la gestion des évaluations externes à mettre en œuvre dans le cadre du Projet : évaluation à mi-parcours et évaluation finale du Projet par un pool d’expertise nationale et internationale à recruter par le Projet ;
- Alimenter le Système d’Information Géographique sur les résultats obtenus par le Programme et cela en collaboration avec l’expert SIG de la cellule, les Responsables du SIG et du Suivi Evaluation de la DNGR et de la DNPRC ;
- Analyser la pertinence, l’efficacité des actions entreprises et les apprécier par rapport aux objectifs prévus et aux moyens mis en œuvre ;
- Assurer le fonctionnement et l’entretien du système de suivi- évaluation, des équipements et logiciels de SIG et de Suivi – Evaluation ;
- Appuyer et participer aux missions de suivi et de supervision des bailleurs de fonds et du Ministère de tutelle, la revue à mi-parcours, les audits des comptes et suivre la mise en œuvre des recommandations de ces missions ;
- Faire des missions de terrain de suivi régulières ;
- Alimenter les systèmes de suivi-évaluation du gouvernement (Ministère, INS, …)
- Faire le suivi du cadre logique du projet et rendre compte de l’état d’avancement des indicateurs du projet ;
- Réaliser un tableau de bord informatique de suivi et rendre compte chaque mois.
La diffusion de l’information reposera sur un plan de diffusion précisant les destinataires, le type de support et la périodicité. Les destinataires principaux sont aux nombres de quatre catégories : i) l’UCP et les acteurs impliqués dans le Projet ; ii) les bénéficiaires au niveau des périmètres, unions de producteurs et association d’opérateurs à l’aval des filières, collectivités territoriales ; iii) les services de l’Administration déconcentrée en charge de l’appui sur le terrain (DNGR, Ministère de l’Agriculture, DNRPC, MINTP, autres, etc.) ; iv) l’IDA et autres Partenaires Techniques et Financiers. Le format et la fréquence des informations diffusées seront précisés au niveau du Comité de pilotage et du Comité de Coordination impliquant ces différentes catégories d’acteurs.
D – Profil requis :
Le présent appel à candidature est ouvert à tout candidat pouvant satisfaire les critères suivants :
- Expertise en suivi et en évaluation de projets de développement, une expérience sur les projets d’aménagement et de développement agricole et rural et intégrant une forte composante environnementale et sociale sera favorisée ;
- Niveau de formation Ingénieur ou Bac+5 avec plus de 10 ans d’expérience professionnelle, dont 5 au moins en projets de développement ;
- Compétences complémentaires adaptées : supports informatiques (base de données, cartographie) ; évaluation de projets de développement agricole
- Expériences de travail avec différents partenaires techniques
- Expériences de travail avec des bailleurs de fonds internationaux, une expérience préalable avec la Banque mondiale et la connaissance de ses procédures seront favorisées
En complément, les qualités suivantes seront privilégiées : rigueur d’analyse, qualités relationnelles et sens du contact, autonomie et esprit d’initiative, capacités à travailler en équipe et mobiliser les acteurs impliqués dans le projet, capacités de négociations et d’organisation des activités, archivages des documents et gestion de base de données, communication écrite et orale et capacités de rédaction, disponibilité et capacités à se mobiliser sur le terrain (déplacements en Basse Guinée et Moyenne Guinée).
Dans l’hypothèse où le/la candidat/e retenu/e serait issu/e de la fonction publique, ses conditions d’emploi devront répondre aux Directives de la Banque mondiale en la matière
F – Modalité de Candidature
Les candidats devront produire tous les documents permettant au Ministère d’apprécier sans ambiguïté, leur aptitude à assurer la qualité des résultats attendus dans le cadre du Projet. A savoir :
- Lettre de candidature et curriculum vitae détaillé
- Diplômes
- Références professionnelles
Chaque candidat jugé pré éligible pourra recevoir l’étude de faisabilité du projet afin de prendre connaissance du Projet de façon plus approfondie avant les entretiens. Il lui suffira d’en faire la demande auprès de la Direction Nationale du Génie Rural (e-mail : zeremandjou@yahoo.fr pour un envoi par mail du rapport de l’étude de faisabilité).
Les candidats devront faire parvenir leur dossier impérativement avant le Jeudi 21 Mars 2019 à 12 heures contre récépissé ou par pli recommandé avec avis de réception, à l’adresse suivante : au Bureau de Stratégie et de Développement du Ministère de l’Agriculture BP 576 à Almamya
(Commune de Kaloum)
Les candidatures devront être rédigées en langue française. L’enveloppe extérieure, cachetée, devra porter la mention « Candidature pour le poste du Suivi-Evaluation du projet de mobilité et de connectivité rurales (PMCR). A n’ouvrir qu’en réunion de la Commission de sélection ». Les dossiers parvenus hors délais seront retournés à leurs auteurs.
Les candidats jugés pré-éligibles seront ensuite convoqués à un entretien puis à un test cartographique.